Lors d’une finale idéale, Grégoire a remporté le Choc des Héros envoyée spéciale en france Marie Busine

PARIS
Vendredi soir, sur le plateau de la finale de Koh-Lanta , Grégoire a remporté le Choc des Héros , grâce à six des huit votes du jury. Revenu dans les Yvelines, “sa base”, le jeune élagueur, très tendu sur le plateau, nous a confié ses premières pensées.

Grégoire, félicitations pour cette victoire. On vous a senti très nerveux sur le plateau, contrairement au calme que vous affichiez sur l’île…

“(Gêné) En fait, je ne suis pas à l’aise avec le direct. C’est stressant, il faut faire attention à ce qu’on dit et ce qu’on fait. Et là, vu l’enjeu, je crois que mon stress était encore plus grand.”

Comment vous sentiez-vous lorsque Denis vous a appelé près de lui pour le dépouillement ?

“Je ne m’attendais pas qu’on doive le rejoindre. Je voulais que ça aille vite, car on avait hâte de savoir, sans aucune déception s’il n’y a pas de victoire au bout. Cela fait plus de 5 mois que nous sommes rentrés, et avec Freddy on s’était dit qu’on ne questionnerait pas les autres pour connaître leur vote. On avait une belle finale et on voulait qu’il y ait du suspense jusqu’au bout. Et puis, je n’étais pas très rassuré car on avait vu pendant le dernier épisode que les autres pensaient voter Freddy.”

Grande surprise au moment où Denis révèle le 5e vote en votre faveur alors ?

“Je ne sais pas si surprise est le bon mot, c’était surtout un immense soulagement accompagné d’une joie indescriptible. Puis quand ma famille a envahi le plateau, je n’ai plus rien contrôlé, c’était la folie.”

Est-ce que ce Koh-Lanta était plus difficile que le premier ?

“Il n’était pas évident du fait de l’équipe adverse qui mettait toujours la barre assez haut dans les défis. Mais ce qui est certain, c’est que c’était encore plus agréable que le premier, grâce à l’équipe jaune que j’ai adorée. Le climat entre nous était sain, sans toutes ces stratégies qu’on avait pu voir dans les autres éditions.”

Un petit mot sur cette finale, face à Freddy. Pouvait-on rêver mieux ?

“C’est sûr que c’était top, d’autant plus qu’on n’a vraiment pas fait de mauvais coup pendant le jeu mais, contre Myriam, ça aurait été magnifique aussi et, d’ailleurs, je ne suis pas certain que j’aurais pu gagner contre elle.”

Aviez-vous été contacté l’an dernier pour participer au Retour des Héros ?

“Oui mais j’ai voyagé pendant 6 mois à travers le monde, ce qui m’a d’ailleurs beaucoup apporté pour ce Koh-Lanta-ci. Et puis je ne crois pas que j’aurais aimé y participer car les stratégies et les manigances, ce n’est pas pour moi, ça m’énerve. D’ailleurs, à chaque nouvelle saison, dès que je vois que des complots se mettent en place, je ne regarde plus.”

Est-ce qu’on vous reverra dans une troisième aventure ?

“Je ne crois pas car ça serait gâcher cette victoire. Je suis arrivé au bout de mon truc et je ne vois pas pourquoi je recommencerais. Je ferai peut-être de la survie pendant une semaine ou un mois, mais pour moi, pas pour un Koh-Lanta.”


La Dernière Heure 2010
(25/05/2010)

En 2007, Grégoire, l’aventurier émérite de Palawan, avait été éliminé sans ménagement de l’île, en raison de son appartenance à une équipe minoritaire. Trois ans plus tard, le paysagiste s’est confronté au choc des héros de Koh-Lanta, et a su décrocher l’estime des sportifs et de ses co-équipiers. Avec ses 100 000 euros en poche, Grégoire revient sur son inoubliable aventure...

Jérôme Roulet : Pourquoi as-tu accepté de te confronter à ce Choc des héros ?
Grégoire : On m’avait contacté pour le Retour des héros (l’édition spéciale de 2009, ndlr) mais je n’étais pas disponible. De toute façon, je n’étais pas intéressé. Je souhaitais faire autre chose qu’anciens contre anciens. Et là on m’a présenté le concept, et c’était vraiment différent, j’ai donc accepté.

Etait-ce plus motivant d’affronter des sportifs ?
Le défi était de taille. On part sur des bases bien différentes : il n’y a pas deux équipes avec des candidats revanchards. Dès le départ, on se motive à battre des sportifs en équipe soudée, et ce, sans avancer chacun de son côté.

Dans quel état d’esprit as-tu abordé ce Koh-Lanta ?
J’y suis allé pour faire de la survie, gagner dans des jeux, faire une belle équipe, et tenter de proposer un truc différent, et plus sain que d’habitude.

Dans une interview accordée à Télé Poche, tu précises cependant que tu « as pris ta revanche »...
(Catégorique) Non ! On ne peut pas dire ça, loin de là. En aucun cas, je n’ai « pris ma revanche », je l’ai d’ailleurs précisé à chaque fois aux journalistes. On a fait un jeu d’équipe, et je ne serais jamais allé aussi loin sans une équipe soudée arrivée jusqu’à l’avant-dernier jour de l’aventure. Après, ça s’est joué sur l’épreuve d’orientation. Mais ce n’est pas une revanche. Y’a tellement de facteurs chance pour arriver jusqu’au bout !

Cette saison, vous avez appliqué la stratégie des clans qui t’avait coûté ta place en 2007. Tu avais confié à Toutelatele.com à l’époque : « On en avait vraiment marre. On subissait ! Il n’y avait plus d’aventure du tout. On attendait notre tour de sortie ! » N’est-ce pas ce qui s’est produit avec les sportifs ?
Oui exactement mais c’est comme ça... S’il y a une stratégie à avoir, c’est bien celle d’arriver en supériorité numérique. Mais cette stratégie ne fonctionne que s’il y a une confiance totale entre tous les aventuriers. Et s’il n’y avait pas eu cette confiance, dès le départ de Mohamed, notre stratégie n’aurait pas pu marcher.

En quoi cette édition était différente de la saison 7 à Palawan, placée sous le signe de la stratégie de Patrick ?
Je ne vais pas tout remettre sur le dos de Patrick, car toute l’équipe était bien contente d’avancer grâce à lui... surtout Jade ! (rires) Patrick est un bon gars, très sympathique. La différence était de ne pas refaire certaines erreurs, et d’arriver à la réunification en supériorité numérique.

Tout au long de cette aventure, on a pu te sentir assez éloigné des sportifs. Pourquoi ?
Du fait de la compétition contre eux, j’étais assez tendu. Mais c’est sans haine. J’avais juste envie de les battre. Pour moi, ils étaient mes adversaires, et je n’avais pas forcément envie de lier d’amitiés dans cette compétition assez rude.

Y’avait-il aussi une vraie différence de mentalité entre vous et les sportifs ?
Oui, car je ne pense pas qu’ils étaient à fond en survie et en aventure. Mais Myriam Lamare m’a dit le contraire l’autre jour ! Après, c’est une approche différente de l’aventure. S’ils venaient à le refaire, je pense qu’ils aborderaient différemment la partie intendance du camp.

Certains sportifs préféraient donc se faire bronzer ?
Oui, mais il n’y a pas eu que ça ! Quand Myriam dit qu’il y a beaucoup de montages de la part de la production, ce n’est pas vrai. Certes, tout ne peut pas être montré mais tout ce qui est bois, nourriture... je pense que ces tâches incombaient souvent aux mêmes personnes.

Myriam précisait que les sportifs avaient besoin de manger davantage. Qu’as-tu à répondre ?
Ça me fatiguait, et ça fatiguait tous les autres ! Je veux bien qu’on me traite de « monsieur Tout-le-Monde », mais ça ne sert à rien de rabâcher. Eux, ont plus de muscles et de mental, donc peut-être plus de capacités pour nous mettre la pâtée ! Ce sont des gens sympathiques mais leurs critiques ne me touchent pas forcément plus que ça... Après, toutes ces réactions d’énervement, c’était lié à la fatigue...

On t’a senti très proche de Freddy dans cette aventure. Que retiens-tu de lui ?
Que de bonnes choses. Freddy est un personnage agréable, souriant. C’est un bon pote. On avait pas mal de complémentarité dans tout ce qui est survie, faire le feu, chercher à manger... C’est tout ça qui fait que l’on s’est super bien entendu.

Le considérais-tu comme un redoutable adversaire ?
C’était un équipier. D’un point de vue physique, Freddy était au top. Il était très efficace pour motiver l’équipe. Et heureusement qu’il était là pour pas mal de trucs.

Avais-tu conscience que Freddy / Grégoire était la finale dont tous les inconditionnels de Koh-Lanta rêvaient ?
(rires) Pour nous, ce n’était pas notre rêve, mais on le souhaitait. On était au taquet ! En plus, trois garçons sur les poteaux, c’est une première. Et puis, sans prétention, je pense que les gens étaient contents de voir deux aventuriers qui se débrouillent pas mal en termes de survie et de jeux.

Quelle est ta réaction en voyant certains titres de presse qui parlent du « Choc des beaux gosses » ?
(rires) Ça me fait rire surtout en voyant certaines photos... J’en ai vu des superbes, mais ma photo de portrait, je la trouve très moche. Entre ma coupe de cheveux sans forme, et ma moustache de poisson-chat (rires).

Tu aurais pu finir ex-eaquo avec Freddy car les sportifs semblaient proches de lui. Qu’est-ce qui a pu faire basculer les votes à ton avantage ?
En fait, quand les candidats sortent et se retrouvent à la maison, tout va très vite. Beaucoup de choses se passent en très peu de temps. Peut-être, le fait d’avoir redonné le coquillage à Christophe sur l’épreuve d’orientation ou avoir choisi Freddy pour la finale, ont été des gestes appréciés des sportifs. Je n’en sais rien du tout, mais en tout cas je ne m’attendais pas à obtenir autant de voix (six contre deux pour Freddy, ndlr).

Qu’as-tu ressenti en votant contre Christina alors que tout le monde pensait que les jaunes allaient éliminer Myriam Lamare ?
Le vote contre elle était un déchirement. La vérité sur cette élimination est bien plus belle que ce qui a été dit. Christina a demandé à être éliminée, car elle n’en pouvait plus, et ce n’est pas ce qui en est ressorti. Elle est revenue dans le jeu (après son séjour à l’infirmerie, ndlr) pour qu’un rouge ne la remplace pas lors d’un abandon. Elle s’est sacrifiée pour nous et c’était tout à son honneur.

Dans ce choc des héros, on a pu découvrir certaines de tes nouvelles facettes. D’abord, Un Grégoire qui s’énerve face à Mohamed...
Oui, je n’ai pas eu l’occasion d’être confronté à ce genre de situation en 2007. Pour Mohamed, ça s’est mal passé, car il a introduit de la stratégie dans notre équipe dès son arrivée. Et puis, il voulait peut-être un peu plus avoir la place de leader, mais on n’en avait pas. J’ai monté un peu le ton, car il ne comprenait pas. Peut-être que ça l’a vexé.

On a également pu voir le Grégoire sentimental, à la limite des larmes aux yeux...
J’avoue que je passe un peu pour un con là ! (rires) L’aventure a été moins longue mais vraiment dure. Alors, tu penses aux proches, à ta chérie, à ta femme... Les caméras étaient là... au bon moment ! (rires).

En laissant de côté la victoire, dans quel Koh-Lanta as-tu vécu ta plus elle aventure : Palawan ou le Choc des héros ?
Sur celui-ci ! Toute la partie réunification en 2007, je l’avais très mal vécu.

Aujourd’hui, la boucle est-elle bouclée ?
Oui, c’était une très belle finale avec Freddy. Pour une fois, celui qui réussit, ce n’est pas forcément celui qui a fermé sa bouche. Ce Koh-Lanta a été assez sain, et ça me plait !

Une troisième participation à Koh-Lanta est-elle impensable à ce jour ?
Oui, sûr ! Et puis, quand tu as gagné, as-tu envie de bafouer cette image ?

Source : http://www.toutelatele.com/article.php3?id_article=25150&artsuite=2