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| La vie quotidienne des Romains | |
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Message | Auteur |
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Sujet: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 10:54 | |
| La vie quotidienne au temps des Romains ( Source) Sommaire:Vie publique Vie privée(sujets détaillés au fur et à mesure)
Dernière édition par Sarah le Sam 18 Fév - 14:07, édité 1 fois |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 11:29 | |
| Vie publique: les bâtiments officiels Les bâtiments officiels s'élèvent au sud du Forum (forum = place publique où les citoyens se réunissaient pour marchander, traiter d’affaires politiques ou économiques). A l'est, faisant angle entre le Forum et la rue de l'Abondance, se trouve le Comitium. C'est dans cet espace que se déroulaient les élections municipales. Faisant face au temple de Jupiter s'élevaient trois constructions relativement semblables abritant les personnages élus précédemment dans le Comitium tout proche : - Le bureau des Duumvirs, les 2 magistrats les plus importants de la cité - La curie, le conseil des Décurions ou conseil municipal de la ville - Le bureau des Édiles, chargés de l'entretien de la cité L'édifice formant l'angle sud-ouest du forum est la basilique. Cet édifice n'avait aucune vocation religieuse. Ce sont les Chrétiens qui, pour construire certaines de leurs églises, reprendront le plan de cet édifice romain. Cet édifice était un tribunal où les juges se tenaient sur l'estrade au fond de l'édifice. Mais le bâtiment servait également de "bourse de commerce". Il était aussi un lieu de rencontre pour les habitants de la cité, l'ombre y apportant un peu de fraîcheur alternative au chaud soleil d'été ou, lorsqu'au contraire, il pleuvait sur le Forum. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 11:34 | |
| Vie publique: La religion romaine La religion romaine était païenne et pragmatique. Elle était placée sous l'autorité du Sénat de Rome. A Rome, la charge de Grand Pontife (pontifex maximus) était éligible. Pour les Romains, les dieux vivaient au milieu des hommes. Ils pouvaient intervenir dans leur destin à n'importe quel moment. Il convenait donc pour les hommes, pour ne pas froisser ces divinités, d'observer strictement les rites prescrits. C'était en quelque sorte un contrat passé entre les dieux et les hommes : si les hommes sacrifiaient aux dieux, ceux-ci évitaient d'intervenir dans la vie des hommes. On pourrait alors parler de rites de diplomatie religieuse. Le panthéon romain, semblable au panthéon grec, comprenait les divinités traditionnelles. Celles-ci pouvaient être des divinités topiques, c'est-à-dire attachées à un lieu : Jupiter Capitolin ou Zeus Olympien. D'autres possédaient une spécialité fonctionnelle. Ainsi, Mars était le dieu de la Guerre, Minerve la déesse de la sagesse, etc. Au fur et à mesure que la Rome conquérante s'étendait, les Romains incluaient à leur panthéon des divinités nouvelles, souvent orientales, comme par exemple Isis ou Mithra. Sous l'empire, un culte religieux était rendu à l'empereur. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 11:37 | |
| Vie publique: La religion romaine Les temples Le temple de VénusA l'origine, Vénus est une divinité agraire italique, protectrice des vergers. Au IIème siècle avant J.-C., elle est assimilée à l'Aphrodite grecque. Elle ajoute alors à ses fonctions agraires initiales, l'Amour, la Passion, légitime ou illégitime, ainsi que la fécondité des foyers. On retrouve le symbole de cette fécondité tant dans les naissances au sein des familles sous la protection de Vénus que dans les fruits à pépins, comme le grenade ou la pomme, qui sont des attributs de la déesse. Au 1er siècle avant J.-C., Jules césar fait remonter son ascendance à la déesse Vénus, par Iule, Enée et Anchise. Pour affirmer cette ascendance, il fera d'ailleurs construire à Rome, sur son forum, un temple dédié à la déesse Venus Genitrix (Vénus Mère). Vénus est évidemment la divinité tutélaire de Pompéi. En effet, en 89 avant J.-C., la cité samnite est conquise par le dictateur romain Sylla. Il en fait une colonie qu'il baptise "Cornelia Veneria Pompeianorum", Veneria faisant référence à Vénus. C'est à partir de cette racine que sont désignées les maladies vénériennes, les "maladies de l'amour". Le temple, tout en marbre, était édifié sur une éminence qui le rendait visible depuis la mer, un peu comme les temples d'Agrigente, en Sicile, surplombant la vallée et offrant un panorama superbe depuis la route. Mais le site fut sans doute soigneusement déterminé puisque la mythologie nous dit que Vénus est née de l'écume de la mer. Le temple fut détruit par le tremblement de terre de 62 après J.-C. Il semble n'avoir pas été reconstruit à l'époque de l'éruption du Vésuve. Le temenos, ou enceinte sacrée, était fermé par un haut mur. Il était orné d'un portique à colonnes sur deux côtés. L'entrée du temenos se faisait par l'angle sud-est à travers un mur donnant accès à la via Marina. Le temple était érigé sur un stylobate de 30 mètres sur 15 mètres. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 11:42 | |
| Vie publique: La religion romaine Les temples Le temple d'ApollonLe temple d'Apollon s'élève dans la via Marina, face à la basilique et, comme elle, fait angle avec le Forum. Apollon est le fruit des amours de Jupiter et de Léto. Il est également le frère jumeau de Diane. Apollon est la divinité tutélaire des arts. Il précédait le cortège des Muses. Notons encore la proximité des muses au regard du lieu où elles résidaient. Le mont Parnasse, en Grèce, est le séjour des Muses. Et le mont Parnasse surplombe le sanctuaire d'Apollon à Delphes. Apollon "Musagète" inspirait donc les arts au son de la lyre que lui avait offert son père Jupiter. Brillant, Apollon est Phoebus, le dieu de la Lumière. Digne fils de Jupiter, Apollon est un séducteur comme en témoignent les nombreuses amours du dieu. C'est enfin le dieu des Prophéties et, à Delphes, la pythie rendait les oracles au nom d'Apollon. Les fouilles archéologiques du temple ont permis la découverte de tessons de céramique attique et corinthienne ainsi que de bols étrusques. Il est donc possible d'en conclure que le temple existait déjà au VIème siècle avant J.-C. C'est au IIème siècle avant J.-C. que le temple archaïque fut remplacé par une structure nouvelle. Le temenos est fermé par un mur et bordé d'un portique de quarante-huit colonnes en tuf. Des portes percées dans le mur donnaient accès au temple par le forum. Elles furent condamnées lorsque le culte de Jupiter fut devenu plus important que celui d'Apollon. On peut encore en trouver la trace grâce aux niches qu'elles forment dans le mur donnant sur le forum. Le portique était orné de statues. Apollon Archer faisait face à sa soeur Diane. On pouvait également y admirer une statue de Vénus. Le temple est érigé sur un podium que dessert un escalier en travertin. Le temple était ceint de colonnes corinthiennes. Ces colonnes et leur entablement furent stuqués sous le règne de Néron mais il en reste peu de traces. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 11:45 | |
| Vie publique: La religion romaine Les temples Le temple de Jupiter à PompéiÀ l’origine, Jupiter (Jovis) est un dieu des éléments : la lumière, le tonnerre, la foudre, le temps. Son importance va croître en absorbant une à une des divinités italiques locales, multipliant ainsi ses attributs. Même lorsqu’il fut assimilé au Zeus grec, Jupiter se vit attribuer ses innombrables mythes sans que cela ne dénature sa personnalité propre. Il prit de l’importance lorsque les Romains en firent le dieu suprême de leur panthéon. Il devint alors un dieu à vocation politique sous les auspices duquel les décisions importantes, tant publiques que privées, se prenaient. Les Romains lui construisirent un sanctuaire au sommet de la colline du Capitole, à Rome, dans lequel il était associé à Junon, sa sœur-épouse, et Minerve. C’est ce que l’on appelle la triade capitoline. On lui dédia un jour de la semaine : le jeudi (Jovis dies : le jour de Jupiter). Les temples de Jupiter étaient la plupart du temps élevés dans le lieu le plus important d’une cité : le forum. C’est le cas, par exemple, à Ostie et à Pompéi. Dans cette dernière cité, le temple s'élevait sur le côté nord du forum. Datant de l’époque Samnite, le temple fut dédié à la triade capitoline lors de la fondation de la colonie romaine par Sylla en 80 avant Jésus-Christ. Le temple ferme le côté nord du forum. Il est flanqué de deux arcs de triomphe, l’un à sa gauche, à la hauteur de la façade du temple, l’autre, à la hauteur de l’arrière du temple. Un large escalier donne accès au podium italique de dix-sept mètres de large sur trente-sept mètres de long sur lequel est érigé le temple. Devant l’escalier une base de même largeur est percée de deux passages étroits. Sur les parties latérales de la base se trouvaient deux statues équestres. Sur la grande base centrale s’élevait un autel. La façade était marquée par six colonnes corinthiennes s’élevant à douze mètres de hauteur et soutenant un fronton triangulaire. Les longs côtés jusqu’à la cella était scandés de trois colonnes. Les angles extérieurs de la cella étaient ornés de piliers à chapiteaux composite. Passé les colonnes, le fidèle accédait au pronaos qui précédait la cella en foulant un sol de dalles de travertin. Le naos, ou cella, était divisé en trois nefs par des colonnes, les nefs latérales étant bien moins larges que la nef centrale. Ces nefs abritaient chacune une statue de la triade capitoline placée contre le mur du fond, sur un podium. La nef centrale était pavée en opus sectilum représentant des cubes en perspectives. Entre les colonnes, le sol était fait d’une mosaïque noire et blanche. Le podium dissimulait des chambres souterraines à voûtes en berceau qui abritaient sans doute le trésor de la cité (aerarium), les objets cultuels et les offrandes des fidèles (favissae). |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 11:51 | |
| Vie publique: La religion romaine Les temples Le temple de VespasienCe petit sanctuaire, érigé sur l'emplacement de boutiques plus anciennes donnant sur la place, occupe une position presque centrale sur le côté oriental du forum, entre l'édifice d'Eumachia et le temple des Lares publics, mais décalé par rapport à ce dernier. Le vaste espace situé devant le sanctuaire était revêtu d'un pavement très résistant, en pierre de lave et à crustae de marbre ; le temple lui-même était probablement couvert d'un toit à un seul versant orienté vers la place. Aucune trace des colonnes de façade n'a été retrouvée et le stylobate visible aujourd'hui a fait l'objet d'une restauration au XIIIème siècle, comme l'ont révélé de récents sondages archéologiques. Au centre se trouve un autel de marbre blanc sculpté. Le temple s’élève au fond de l’enceinte sacrée, contre le mur de l’édifice d’Eumachia. Deux escaliers latéraux donnent accès à un podium. Une façade de quatre colonnes donnait accès au pronaos. Au fond s’élève la cella qui abritait la statue cultuelle. Sur la face est de l'autel placé devant le temple, on peut voir une scène de sacrifice. A l'arrière-plan, on discerne un temple. Au premier plan, le sacrificateur tenant une masse conduit un taureau vers le lieu de son immolation. Un prêtre se tient devant un trépied, la tête voilée par un pan de sa toge. Au second plan, se tiennent d'autres personnages participant à la cérémonie. On peut y reconnaître deux licteurs, un joueur de flûte et deux jeunes apportant les instruments du sacrifice. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 11:56 | |
| Vie publique: La religion romaine Les temples Le temple DoriqueIl existe deux forums à Pompéi. Le forum civil et le forum triangulaire. Ce dernier se trouve dans la partie la plus ancienne de la ville, dans le quartier des théâtres. Sur ce forum s’élevait un temple d’ordre dorique. Ce temple a été érigé, à la fin du VIème siècle avant Jésus-Christ, à l’extrémité d’une coulée de lave. Le forum triangulaire, de style hellénistique avec sa colonnade, fut quant à lui aménagé au IIème siècle avant Jésus-Christ. Il semble donc avoir été bâti pour servir d’écrin au temple dorique préexistant. Le temple surplombait la vallée du Sarnus et la mer. Selon robert Etienne (La Vie Quotidienne à Pompéi), la place qu’occupe ce temple, à l’écart du centre de la ville osque, démontre que les colons grecs ne tenaient pas à s’installer de manière durable à Pompéi mais ce comptoir commercial sur une de leurs routes maritimes revêtait à leurs yeux une certaine importance et ils tenaient à le proclamer. C’est la raison pour laquelle ils ne se sont pas contentés d’élever un temple modeste ou un sacellum*. Le temple surplombait la vallée du Sarnus (Sarno) et la mer vers laquelle était orienté le pronaos. Le temple était dédié à Hercule. Il a été construit en calcaire, matériau que l’on trouve abondamment dans la vallée du Sarno. Il arborait sept colonnes doriques sur les côtés courts et onze sur les côtés longs. Il en reste aujourd’hui peu de choses. Seuls demeurent le stylobate et la cella. Il semble qu’il était déjà en partie ruiné avant l’éruption du Vésuve, peut-être lors du tremblement de terre de 62 après Jésus-Christ. Il ne fut en tout cas pas restauré. *Sacellum : petit édicule rond ou rectangulaire, non couvert, renfermant un autel et consacré à une divinité (dérive de sacrum). |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 12:00 | |
| Vie publique: La religion romaine Les temples Le temple d'IsisAu fur et à mesure que les Romains étendirent leur territoire autour du bassin méditerranéen, ils assimilèrent de nouveaux cultes qui n’appartenaient pas à l’origine au panthéon romain et notamment des cultes orientaux. La diffusion de ces cultes dans le monde romain fut facilitée par les déplacements des légions. Le culte d’Isis va même devenir un des plus populaires, parfois même au détriment des divinités traditionnelles du panthéon romain. Isis, déesse égyptienne, est la sœur et l’épouse d’Osiris. Après le meurtre de celui-ci par Seth, Isis avait ramené son époux du monde des morts et s’était unie à lui, concevant leur fils Horus. C’est donc tout naturellement qu’elle fut assimilée à la déesse romaine Cérès qui ramena, elle aussi, sa fille Proserpine des Enfers. Isis fut adorée comme Mère Universelle et elle symbolise l’éternel et fécond renouveau, la renaissance perpétuelle de la nature. À Pompéi comme à Rome s’élevait un temple dédié à la déesse Isis. Dans la cité pompéienne, il se trouvait au nord du grand théâtre. Il a sans doute été érigé au IIème siècle avant Jésus-Christ, époque pré-romaine, ce qui en fait l’un des plus vieux temples d’Italie dédiés à Isis. Le temple fut très endommagé par le tremblement de terre de 62 après Jésus-Christ. Mais un mécène nommé Numerius Popidius Celsinus le fit reconstruire. La gratitude de ses concitoyens lui vaudra son élection au conseil municipal. Une inscription fait référence à cette reconstruction. En fait, Numerius Popidius Celsinus n’était qu’un enfant de six ans, fils d’un riche affranchi. Le fait que le temple d’Isis soit le seul monument public de la cité totalement restauré le 24 août 79 après Jésus-Christ montre la portée du culte d'Isis au sein de la civilisation romaine. Le temenos, ou enceinte sacrée, était délimité par une imposante enceinte doublée à l’intérieur d’un portique à quatre arcades. La porte s’ouvrant dans la clôture n’est pas dans l’axe du temple afin de dissimuler les cérémonies qui s’y déroulaient. Au centre de l’espace sacré, le temple trônait sur un podium. Comme dans tous les temples, un pronaos permettait d’accéder à la cella. Le fond de la chambre cultuelle abritait les statues d’Isis et d’Osiris. L’autel était disposé en contrebas et à gauche de l’escalier donnant accès au pronaos du temple. À droite de l’escalier se trouvait le dépôt pour les reliefs des sacrifices. Dans l’angle sud-est de l’espace sacré, devant le temple, s’élevait un petit édicule. Il renfermait de l’eau du Nil servant aux lustrations rituelles. À l’arrière du temple, une niche flanquée de deux oreilles abritait une statue du dieu Bacchus, invitant les fidèles à confier leurs prières au dieu du Vin et de la Vigne. Mais le fait que la divinité romaine ait été assimilée au Dionysos grec éclaire différemment sa position à proximité immédiate du théâtre lorsque l’on sait que Dionysos était également le dieu du théâtre. Il était en effet le protecteur de la comédie et de la tragédie qu’il avait inventée. En Grèce, les théâtres étaient associés à un temple dédié à Dionysos comme, par exemple, à Athènes ou à Pergame. Toujours derrière le temple s’étendait une salle probablement destinée aux assemblées des fidèles d’Isis (ecclesiasterion) et une salle réservée aux cérémonies d’initiation au culte (sacrarium). |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 12:03 | |
| Vie publique: La religion romaine Les temples Le temple de la Fortune AugusteIl s’élève dans la rue du Forum, à l’angle de la rue de la Fortune. Le temple était dédié à la Fortunae Augustae. Ce culte fut mis en place par l’empereur Auguste en sa qualité de Pater Patria (Père de la Patrie). C’est un culte rendu au génie de l’empereur, de son vivant, et qui préfigure la divinisation quasi-systématique des empereurs qui se succéderont. Le service du temple dépendait du collège des Ministri Fortunae Augustae. A l’avènement d’un nouvel empereur, le collège des Augustales offrait au temple, après autorisation des magistrats de la cité, une statue de la Fortune Auguste ou de l’empereur. L’érection du temple, au début de notre ère, est due au mécénat de Marcus Tullius, magistrat pompéien. Les fidèles accédaient au temple par un escalier desservant le podium sur lequel s’élevait l’édifice. Cet escalier était divisé en deux parties par une terrasse supportant un autel protégé par une grille. Cet autel divisait la première volée de marches en son centre. La seconde volée de marches donnait accès au pronaos par une façade tétrastyle corinthienne en marbre. On peut encore voir quelques-uns des chapiteaux sur le podium. Au fond du pronaos se trouvait la cella marmoréenne. Celle-ci se terminait par une abside dans laquelle se dressait un petit édicule soutenu par deux colonnes qui abritait la statue de culte. La statue de la Fortune Auguste était là pour témoigner aux fidèles la sollicitude de l’empereur à apporter la bonne fortune à ses sujets. Deux niches s’ouvraient dans chaque mur latéral. Elles étaient destinées à recevoir d’autres statues dont deux furent retrouvées lors de fouilles en 1882. Le temple fut fortement endommagé par le séisme de 62 après Jésus-Christ. Comme beaucoup d’autres monuments de Pompéi, il n’était pas encore totalement restauré au moment de l’éruption du Vésuve. Peut-être était-ce dû à une certaine désaffection des fidèles. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 12:14 | |
| Vie publique: La vie économique Le monde romain connaissait les hommes libres et les hommes non libres. Parmi les premiers, on trouvait les patriciens, les chevaliers de l’ordre équestre, la plèbe et les affranchis. Les hommes non libres étaient les esclaves. Les patriciens possédaient de grandes propriétés foncières : les latifundia. Ils n’avaient pas le droit de se livrer au commerce. Les chevaliers pratiquaient le grand commerce et l’industrie. Quant aux plébéiens, ceux-qui avaient la chance de posséder un petit bien se livraient au commerce de détail. Dans le monde romain, l’économie reposait essentiellement sur l’agriculture. Le Romain est un homme très attaché à la terre. Cette terre qui appartient essentiellement à la classe dominante : les patriciens. Caton disait : « Pour qualifier un bon citoyen, nos pères disaient qu’il était bon agriculteur ». L’importance de l’agriculture est également soulignée par des noms ou des surnoms issus de l’agriculture comme, par exemple, Cicéron (de cicer, le pois). On en trouve encore la trace dans nos prénoms modernes comme, par exemple, Fabien qui vient du latin Fabius et de faba : la fève. L’économie rurale repose sur l’agriculture, l’élevage, la pêche. La plupart des matières premières proviennent des campagnes. Et la terre campanienne, dans l’Antiquité comme aujourd’hui, est très fertile grâce aux oligo-éléments apportés par le volcanisme. L’agriculture fournit les céréales, les fruits et les légumes. L’élevage apporte la viande, les produits laitiers et la laine. La mer toute proche offre poissons, fruits de mer et sel. L’économie urbaine comprend l’artisanat et la transformation des matières premières. A Pompéi, on a dénombré une trentaine de boulangeries. Mais le commerce et les services sont également présents : les nombreuses thermopolia fournissaient aux chalands à boire et à manger. Les lupanars apaisaient les sens. Autour du forum, on trouvait le macellum (marché), la bourse à la laine et la basilique où se traitaient un certain nombre d’affaires. Dans la cité, des thermes publics étaient tout à la fois un lieu d’hygiène mais également un lieu social. Activités alimentairesLe macellum ou marché: La plupart des cités avaient leurs magasins qui s’ouvraient au rez-de-chaussée de maisons individuelles ou d’insulae (immeubles de rapport). La boutique pouvait être louée mais il arrivait souvent que le propriétaire fasse exploiter la boutique pour son propre compte grâce à des esclaves. L’autre alternative était le « centre commercial » de l’Antiquité : le macellum. Le macellum est le marché de la ville. C’est un lieu clos qui abrite des boutiques où l’on vend des produits alimentaires. Toutefois, Anthony Rich, dans son Dictionnaire des antiquités romaines et grecques écrivait qu’il ne faut pas confondre le macellum où se vendaient des produits alimentaires déjà cuisinés avec le marché qui se tenait sur le forum et sur lequel on pouvait acquérir les produits de la terre et des objets manufacturés. Néanmoins, en latin, macellum signifie marché mais aussi abattoir. On peut donc penser à un marché à viande. D’ailleurs, en italien moderne, macello signifie tout à la fois abattoir et boucherie. Le pistrinum ou boulangerie: Les Romains ont longtemps consommé leurs céréales sous forme de bouillie. Alors qu’en Grèce, les boulangers savent créer du pain de qualité et diversifié, à Rome, les Romains en sont encore à penser que la fermentation de la pâte n’est pas une bonne chose. Ce n’est qu’au IIème siècle avant J.-C. que l’on verra apparaître les boulangers professionnels dans le monde romain. Et encore, ceux-ci n’atteindront-ils pas la technicité des boulangers grecs. C’est la raison pour laquelle la corporation des boulangers romains, corporation privilégiée mais soumise à d’importantes contraintes, comprendra une forte proportion de Grecs. En témoigne le somptueux tombeau du boulanger grec Vergilius Eurysacès qui se trouve près de la Porta Maggiore à Rome et sur les parois duquel sont sculptées des scènes de préparation du pain. Pendant longtemps, la fabrication du pain était une activité domestique. Plus tard, la boulangerie va devenir une activité commerciale et professionnelle à part entière. Le thermopolium ou "snack-bar": Au IIème siècle avant Jésus-Christ, dans le monde romain, la journée était ponctuée de trois repas dont la teneur a évolué au cours de l’Histoire : - Le jentaculum - Le prandium - La cena Le jentaculum était un petit déjeuner qui se prenait au lever du lit. Un peu de pain et de fromage avait pour but de rompre le jeûne de la nuit. Le prandium était une collation prise vers midi et un peu plus consistante que le jentaculum. Mais le véritable repas, consistant, reste la cena. Elle était consommée au cœur de l’après-midi, après la journée de travail. Parfois, une collation était prise au cours de la nuit. Les repas pantagruéliques qui ont été mis en scène par Hollywood ou Cinecitta ne semblent pas avoir été une règle de vie. D’ailleurs, les censeurs veillaient au grain pour prévenir toute dérive somptuaire. De plus, ces banquets n’étaient pas l’apanage de la majorité des Romains qui se contentaient souvent, par nécessité pécuniaire, d’un frugal repas. Le moulin à huile: L'huile, dans l'antiquité romaine, est souvent tirée de l'olive. C'est un élément incontournable de la vie quotidienne. Elle est utilisée dans la cuisine, soit en assaisonnement soit pour frire des aliments.Elle sert également pour l'éclairage. Mais l'huile d'olive n'était pas la seule huile végétale utilisée. L'huile était placée dans des lampes en terre cuite, en fer ou en bronze. Des mèches trempées dans l'huile permettaient de s'éclairer. Cela produisait néanmoins beaucoup de fumée et peu de lumière. Les lampes à huile étaient en concurrence avec les torches enduites de poix. Elle entre aussi dans la composition de produits de beauté ou de médicaments. La mensa ponderaria ou contrôle des poids: De tous temps, les autorités ont du intervenir pour réglementer et contrôler les transactions commerciales. L’Antiquité n’échappe pas à la règle. Dans le monde romain, les autorités sont intervenues à deux niveaux. Une réglementation des poids et mesures a été instituée afin d’assurer l’honnêteté des ventes dans leur rapport poids/prix. Par ailleurs, des contrôles ont été mis en place afin de lutter contre l’avidité de certains commerçants peu scrupuleux qui utiliseraient des instruments de mesures non conformes à la législation en vigueur. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 12:22 | |
| Activités non alimentairesLa fullonica ou blanchisserie: Avec le lin et le cuir, la laine était une des matières premières utilisées pour le textile. Après la tonte, la laine était lavée, dégraissée puis cardée. Après teinture, la laine était filée. Ce n’est qu’après cela qu’intervenait l’opération de foulage. Les pièces de tissu étaient mises à tremper dans des cuves remplies d’eau et de soude ou autres alcaloïdes comme l’urine, qui contient de l’ammoniac, et qui était la moins coûteuse. Les foulons (fullones) lavaient les pièces de tissu en les foulant avec les pieds. Les foulons déposaient près de leur teinturerie un vase dans lequel les gens urinaient. L’urine était ensuite utilisée pour dégraisser les pièces de tissu. L’empereur Vespasien décida un jour de taxer l’urine recueillie par les foulons. Comme son fils Titus lui reprochait un jour l’objet même de l’impôt, l’empereur Vespasien mit sous le nez de Titus l’argent provenant des premières taxes en lui demandant si l’odeur lui était désagréable. Devant la dénégation de Titus, Vespasien ajouta, selon l’historien Suétone : « Atquit, inquit, e lotio est. » (Et pourtant, il provient de l’urine !). Selon d’autres auteurs, il aurait dit : « Non olet » (Cela ne sent rien !). L’histoire est passée à la postérité puisque, aujourd’hui encore, on utilise l’expression « l’argent n’a pas d’odeur ». Et le nom de l’empereur Vespasien fut également utilisé au féminin pour désigner des urinoirs publics. Après foulage, les tissus étaient traités avec de l’argile afin de resserrer la trame et rendre l’étoffe plus moelleuse. Elle était ensuite frappée avec un maillet de bois pour la rétrécir. La bourse de la laine: À Pompéi, formant angle avec le forum et la rue de l’Abondance, face au Comitium, se dresse un vaste bâtiment, de 60 m sur 40, que l’on appelle généralement l’Édifice d’Eumachia. Eumachia était prêtresse de Cérès et patronne de la corporation des blanchisseurs-teinturiers et des métiers de la laine qui avait son siège dans cet établissement. C’était une corporation fort influente à Pompéi et qui jouait un rôle politique de premier plan, notamment dans les élections comme en témoigne, par exemple, l’inscription peinte sur la façade de la fullonica de Stephanus. Construit sous le règne de Tibère, l’édifice d’Eumachia semble avoir fonctionné comme une bourse de la laine où les blanchisseurs-teinturiers vendaient leur production en gros. La famille des Eumachii avait bâti sa fortune dans le négoce du vin et la production de tuiles. Rien n’indique a priori un lien quelconque avec la laine si ce n’est la statue d’Eumachia qui fut offerte par la corporation des fullones (foulons). Toutefois, l’architecture du bâtiment se prête parfaitement au commerce de la laine tout en donnant l’impression qu’il s’agit en quelque sorte d’un petit forum avec ses statues et ses boutiques même s'il ne s'agit que d'un édifice privé. Les thermes publics: Mens sana in corpore sano : un esprit sain dans un corps sain. C’est l’une des Satires (Juvénal, Satires, X,356) du poète romain Juvénal. Cette citation dépeint tout à fait le rôle que jouaient les thermes dans l’antiquité romaine. Ces établissements balnéaires étaient tout à la fois un lieu d’hygiène, un lieu de détente, un lieu de culture et un lieu de rencontre. Pour tout dire, les thermes étaient le lieu social par excellence. On s’y rendait l’après-midi, après la journée de travail qui finissait tôt par rapport à nos sociétés modernes. Le prix d’entrée était fort peu onéreux voire gratuit. Cela permettait aux citadins les moins fortunés d’avoir une bonne hygiène sans se ruiner. Dans les thermes, on trouvait souvent une palestre, un lieu pour faire des exercices physiques avant d’aller prendre son bain. Dans certains complexes, on trouvait des bibliothèques, des boutiques, un musée. Les Romains venaient aux thermes pour se laver, se détendre mais également pour y rencontrer amis ou relations commerciales. Les thermes étaient parfois agrémentés de jardins qui inclinaient à la promenade. Femmes et hommes étaient admis dans les thermes mais dans des quartiers séparés et/ou des horaires différents. Le lupanar: La fondation de Rome est attribuée aux jumeaux Remus et Romulus. Ils sont les fils de la vestale Rhea Silvia et du dieu Mars. Amulius, le roi d’Albe-la-Longue avait usurpé son trône au roi Numitor, le père de Rhea Silvia. Amulius, furieux de la naissance des deux enfants et craignant sans doute pour son trône, abandonne les jumeaux dans un panier qu’il jette dans le fleuve Tibre en crue. La légende raconte ensuite que les jumeaux sont rejetés sur les bords du Tibre près du mont Palatin. Ils sont alors recueillis par une louve, lupa en latin, qui les allaite. Faustulus, un berger, est témoin du prodige. Faustulus recueille Remus et Romulus et les confie à sa femme pour les élever. Mais en latin, lupa, la louve, désigne également les prostituées. Pour les Romains, la louve aurait été le symbole de l’obscénité, d’une odeur repoussante et de la rapacité. On peut effectivement dans ce cas rapprocher ce symbolisme des prostituées qui attendaient dans leur chambre, le client comme la louve est à l’affût de ses proies dans sa tanière. Aussi se demande-t-on aujourd’hui si la louve qui a recueilli les jumeaux ne désigne pas Acca Larentia, la femme de Faustulus, sans doute une femme aux mœurs légères. Des prostituées, l’association avec la louve passa au lieu dans lequel elles se réunissaient : le lupanar. À Pompéi, les archéologues en ont recensé une trentaine. Celui qui se trouve dans la via del Lupanare possédait deux entrées. Des chambres s’ordonnent autour d’un couloir. Chacune des pièces était meublée d’un lit en maçonnerie. Au-dessus de chaque porte était peinte une scène érotique présentant les spécialités de la maison. Le lupanar possédait un étage où se trouvaient d’autres chambres. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 12:25 | |
| Vie publique: Les infrastructures urbaines Avant de nous intéresser au tissu urbain d’une cité romaine, voyons de quelle manière on procédait à sa fondation. Une fois encore, nous allons revenir à la fondation de Rome par les jumeaux Remus et Romulus. Le vol des oiseaux dans le ciel ayant désigné Romulus pour roi de la future Rome, celui-ci trace avec une charrue un sillon sacré qui délimite la nouvelle cité sur le mont Palatin. À l’endroit des entrées de la ville, Romulus interrompt le sillon en portant la charrue jusqu’à l’endroit où reprend le sillon. Il marque ainsi les portes de la cité (de portare : porter). La cité, l’urbs, est donc enceinte dans ce sillon. L’espace qui se situe à l’extérieur du sillon est le pomerium (contraction de postmoerium ou postmurum : « après les murs ») et désigne un espace à caractère religieux, non cultivé et où il est interdit d’habiter et de porter les armes. À l’origine, le pomerium est une limite sacrée qui n’a pas de caractère défensif. Il existe sans que la ville soit nécessairement défendue par une muraille. Il consiste en un fossé et un mur. Le fossé est le sillon et le mur consiste en une levée de terre provenant du fossé. Plus tard, c’est vrai, la plupart des cités seront protégées par des fortifications. La ville ayant été rituellement fondée, il faut l’organiser et mettre à la disposition de ses habitants toutes les commodités urbaines. En matière d’urbanisme, les Romains devaient répondre à des questions dans quatre domaines : - L'eau - Les égouts - La voirie - Les édifices affectés aux loisirs |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 12:35 | |
| Vie publique: Les infrastructures urbaines L'eau L'eau dans la citéL’eau est un élément indispensable à la vie. Elle accompagne l’être humain dans sa vie de tous les jours au sein de la cité. Elle permet d’étancher la soif, d’avoir une bonne hygiène (thermes et latrines), de faire la cuisine, d’orner la ville (fontaines et nymphées), d’offrir des spectacles (naumachie), etc. Une source, un lac, un fleuve ou une rivière étaient souvent, dans l’Antiquité, un facteur prédominant dans le choix d’un site pour la construction d’une cité. Mais cela pouvait ne pas suffire aux besoins d’une cité qui prenait de l’expansion car une ville romaine consommait une quantité très importante d’eau. Aussi les ingénieurs romains construisirent-ils des ouvrages d’art impressionnants permettant d’aller capter l’eau à plusieurs dizaines de kilomètres de la cité : les aqueducs. L’aqueduc est un conduit en maçonnerie permettant d’acheminer l’eau dans une cité depuis une source parfois distante de plusieurs dizaines de kilomètres. Le transport de l’eau se fait grâce à la gravitation que les ingénieurs romains maîtrisent parfaitement. Le tracé de l’aqueduc se doit d’être le plus direct et le plus court possible. C’est la raison pour laquelle l’aqueduc peut tour à tour prendre la forme d’un pont pour franchir les vallées mais également d’un canal souterrain pour traverser montagnes ou collines. Cette adduction permet à une cité de jouir d’une totale indépendance hydrologique. Mais tout est relatif car au mois d’août 410, Alaric et ses Wisigoths prennent la ville de Rome après avoir coupé les aqueducs et affamé la population. L’eau acheminée vers la cité par les aqueducs est épurée puis répartie dans les différents quartiers où elle est stockée à disposition des édifices publics et des riches propriétaires. L’eau arrive dans un castellum divisiorumcomme à Nîmes où elle est filtrée. Puis le flux est subdivisé dans différents circuits de canalisations qui desservent différents quartiers. L’eau peut également être stockée dans des citernes. Les châteaux d’eau ont pour mission d’assurer une pression suffisante pour faire circuler l’eau dans les canalisations en plomb ou en terre cuite. Mais dans certains lieux, où en raison de la déclivité du terrain une trop grande pression menaçe d’endommager les canalisations, les Romains construisent des châteaux d’eau subdivisionnaires pour faire baisser la pression de l’eau. Dans le domaine public, outre les thermes, l’eau est destinée aux fontaines et aux nymphées. On rencontre des fontaines dans les rues, carrefours et places. L’eau y coule en permanence, permettant aux passants de se désaltérer ou de venir y puiser l’eau nécessaire à la vie quotidienne dans les lieux privés d’adduction comme les immeubles de rapport (insulae). Elles sont constituées de quatre plaques de pierre fixées entre elles par des agrafes métalliques. Une des plaques est percée pour l'arrivée de l'eau. La bouche de la fontaine est gravée ou sculptée. Le trop-plein de la fontaine s’écoule dans les caniveaux par une rigole, permettant de nettoyer ceux-ci de la poussière et des détritus qui peuvent s’y accumuler. Les nymphées sont des monuments publics ou privés dans lesquels l’eau est mise en scène dans des fontaines monumentales ou plus modestes mais toujours raffinées. Les nymphées sont dédiés aux nymphes, divinités des montagnes, des bois mais aussi des fleuves et de la mer. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 12:57 | |
| Vie publique: Les infrastructures urbaines Les égouts Lorsqu’ils fondaient une ville, l’une des préoccupations des ingénieurs romains était de veiller à l’évacuation des eaux de pluie et de ruissellement, et au drainage des sols humides. Pour des raisons de salubrité, ils devaient également assurer l’évacuation des eaux usées. Le plus bel exemple fut réalisé à Rome. Lorsque Rome fut fondée, en 753 avant Jésus-Christ, elle fut bâtie dans une plaine marécageuse et inondable d’où émergeaient les sept collines. C’est sous le règne des rois étrusques que furent construites des canalisations comme la Cloaca Maxima. Ce grand cloaque, à l’air libre à l’origine puis voûté par la suite et qui permettait de drainer la plaine marécageuse, fut probablement l’un des premiers égouts de l’histoire. La construction de la Cloaca maxima fut initiée par le roi étrusque Tarquin l’Ancien et finalisée par Tarquin le Superbe. Dans les rues, les précipitations et le débordement constant des fontaines permettaient d’évacuer une partie des détritus par un système de rigoles creusées au centre de la voie et recouvertes de dalles. Ces canalisations dirigeaient le tout vers des collecteurs. De temps à autre, on branchait un aqueduc sur le collecteur afin de disperser d’éventuels dépôts. Des collecteurs secondaires, le contenu des égouts se déversait dans les collecteurs principaux comme la Cloaca Maxima. Celle-ci prenait naissance au sud du forum qu’elle traversait avant de se jeter dans le Tibre sur le forum Boarium. Le fleuve était considéré comme le collecteur naturel par excellence. En témoigne l’office d’entretien des égouts qui était commun à l’entretien du lit du Tibre sous l’Empire. Sous la République, le réseau souterrain s’enrichit de la Cloaca du Circus Maximus et de celle du Champ de Mars. La gestion des égouts incombait aux censeurs et aux édiles. Il faut néanmoins garder à l’esprit que la totalité d’une ville n’était pas forcément desservie par un système d’égouts complet. Ceux-ci pouvaient exister dans un quartier mais pas dans un autre. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 13:09 | |
| Vie publique: Les infrastructures urbaines La voirie Étymologiquement, il faut faire remonter le mot route aux Romains. La conception même de la construction d’une route explique le vocable car cette construction d’une voie (via) impliquait de surmonter ou de rompre les obstacles qui se présentaient sur le tracé de la voie. C’est ainsi que les Romains forgèrent la locution via rupta (voie tranchée) qui fut abrégée en rupta. Lorsque les Romains fondent une ville, ils adoptent généralement un plan en damier, un plan orthogonal, comme celui conçu par Hippodamos de Milet. Les rues se coupent à angle droit et sont disposées parallèlement à deux axes principaux : le cardo et le decumanus. Les ingénieurs utilisent un instrument nommé groma pour tracer les voies avec rectitude. Après le rite de fondation, au lever du soleil, le magistrat détermine l’est pour tracer le decumanus sur l’axe est-ouest. Puis le cardo est tracé sur l’axe nord-sud et croise le decumanus. Leur intersection marque le centre de la cité et, souvent, il est matérialisé par le forum. À Pompéi, les rues sont pavées d’un dallage en pierre et bordées de trottoir. À intervalles, les rues sont traversées d’une enfilade de pierres plus hautes qui permettent aux piétons de traverser à pieds secs des rues parfois boueuses. L’écartement des roues des chars semble être calculé pour passer entre les pierres plus hautes. Le trafic est important comme en témoignent les rainures laissées dans le pavement par les roues des chars au cours du temps. Certains carrefours sont embellis d’un arc de triomphe. Certaines rues ou places sont ornées d’un portique à un ou deux étages. Originellement, il s’agit d’un passage couvert parallèle à la rue où les citoyens pouvaient s’abriter du soleil ou de la pluie. D’autres voies étaient richement ornées de dalles de marbre ou même de mosaïques comme, par exemple, la place des Corporations à Ostie. Au cours du temps, la voirie dépendit de différents services. À l’époque de la République, les travaux nouveaux relèvent des censeurs alors que l’entretien est confié aux édiles. Sous l’Empire, la voirie est gérée par les édiles puis les services impériaux auront la mainmise dessus. La loi Julia Municipalis, datant de 45 avant Jésus-Christ impose aux édiles de nettoyer, paver et réparer les voies. Les remparts sont élevés le long du pomerium, le sillon sacré tracé lors de la fondation de la ville. Ils peuvent être défendus, à intervalles réguliers par des tours. Les murailles sont percées de portes donnant accès à la cité. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 13:15 | |
| Vie publique: Les infrastructures urbaines Les édifices affectés aux loisirs La civilisation romaine était la civilisation des loisirs, la civilisation de l’otium. Tant dans les grandes propriétés terriennes qu’en ville, chez les riches citoyens, ainsi qu’à tous les niveaux de l’administration, l’essentiel du travail était réalisé par des esclaves, main d’œuvre abondante et peu onéreuse. En raison de ce grand nombre d’esclaves, les citoyens libres, riches et pauvres, avaient beaucoup de temps libre. L’État craignait que les citoyens désœuvrés et sans fortune ne soient enclins à l’agitation sociale. Pour parer à l’oisiveté, notamment en ce qui concerne les citoyens sans emploi et sans moyens, il existait un certain nombre d’édifices publics affectés aux loisirs. En voici quelques-uns :Le théâtreÀ l’origine les représentations théâtrales étaient données en l’honneur du dieu Bacchus. C’est en effet à Bacchus, ou plus précisément à son alter ego grec Dionysos, que l’on doit l’invention de la tragédie. Le mot tragédie désigne le bouc (tragos) et le chant (ode), autrement dit le « chant de la chèvre ». En effet, un bouc, animal attribut de Dionysos, était sacrifié lors des fêtes dionysiaques. Une autre hypothèse postule que les fidèles du dieu portaient un masque de bouc lorsqu’ils se livraient au dithyrambe, un chant choral en l’honneur du dieu. En Grèce, un temple dédié à Dionysos était souvent élevé près du théâtre comme, par exemple, sur l’acropole de Pergame. Chez les Romains, le théâtre va perdre son caractère religieux pour devenir du divertissement. La différence architecturale essentielle entre un théâtre grec et un théâtre romain est que la cavea (gradins) de ce dernier est bâtie sur des arcades alors que celle du théâtre grec est souvent creusée dans une colline. La cavea se divise verticalement en trois parties : la summa cavea (en haut), la media cavea (au centre) et l'ima cavea (en bas). Au centre du théâtre, on trouve l’orchestra, une zone généralement sphérique sur laquelle évoluait le chœur. Du temps des Romains l’orchestra est réduite de moitié au profit de la scenae (la scène) dont le mur s’élève au niveau des derniers rangs de la cavea. Les gradins sont divisés verticalement en trois parties et des escaliers rayonnants divisent les gradins en cunei. L'amphithéâtreContrairement au théâtre romain qui est une évolution du théâtre grec, l’amphithéâtre est un édifice typiquement romain. L’amphithéâtre est destiné à accueillir les « jeux du cirque ». On regroupe sous ce vocable aussi bien les courses de chars qui se déroulaient dans le cirque que les combats de gladiateurs (munera), chasses (venationes) ou des combats navals (naumachies) qui se déroulaient dans l’amphithéâtre. À l’origine, les jeux du cirque ont un caractère religieux. Il s’agit de manifestions dédiées aux divinités. Mais devant l’engouement des Romains, les jeux se multiplièrent et perdirent leur caractère religieux. Les jeux passionnaient tant les Romains que Juvénal (Satires X, 81) aura cette expression amère pour qualifier ses concitoyens incapables de s’intéresser à autre chose qu’aux distributions gratuites de blé et aux jeux du cirque : Panem et circenses (du pain et des jeux). L’amphithéâtre est un édifice elliptique et pourrait être comparé à deux théâtres dont les scènes auraient été positionnées dos à dos. C’est l’ancêtre et le modèle de nos stades modernes. Les premiers furent construits en bois. Puis des amphithéâtres de pierre furent élevés. Le plus ancien d’entre eux est celui de Pompéi et date de 80 avant Jésus-Christ. Le plus grand d’entre eux, l’amphithéâtre flavien, ne sera inauguré que cent soixante ans plus tard sous le règne de l’empereur Titus. La bibliothèqueSi l’on conjugue bibliothèque et Antiquité, les mots qui s’imposent immédiatement à notre esprit sont : bibliothèque d’Alexandrie. La plus célèbre bibliothèque de l’Antiquité tire sa réputation du nombre incroyable de volumes qu’abritait l’édifice. Elle était si fameuse qu’elle fut reconstruite à l’époque moderne. En 48 avant Jésus-Christ, les troupes de Jules César incendient la flotte du pharaon Ptolémée XIV mais la proximité de l’incendie avec la bibliothèque et le vent vont étendre le feu à la bibliothèque ce qui aura pour conséquence la destruction d’un grand nombre d’œuvres. Autre bibliothèque passée à la postérité, la bibliothèque de Pergame, rivale de la bibliothèque d’Alexandrie. Elle abritait environ deux cent mille rouleaux de parchemin. Ce mot de « parchemin » dérive du nom de la cité de Pergame car c’est là que fut inventé ce support de peau tannée pour faire face à l’embargo de papyrus décidé par l’Égypte. En 41 avant Jésus-Christ, Marc-Antoine aurait offert l’essentiel des collections à la reine Cléopâtre pour compenser la perte des œuvres brûlées dans la bibliothèque d’Alexandrie. Les bibliothèques étaient souvent construites autour d’un péristyle. Cela permettait d’étudier tout en marchant ou en s’abritant sous les portiques. L’architecture s’inspire de l’école péripatéticienne d’Aristote. Dans certains cas, les bibliothèques étaient spécialisées et les œuvres latines séparées des œuvres grecques comme, par exemple dans la bibliothèque du forum de Trajan à Rome ou celle d’Hadrien à Athènes. Les œuvres se présentaient sous la forme de volumes (volumen) constitués de feuilles de papyrus roulées ou de codex, ancêtre de nos livres modernes. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 13:24 | |
| Vie publique: Les infrastructures urbaines Les édifices affectés aux loisirs (suite) L'odéonL’Odéon est un édifice assez semblable dans sa configuration à celle d’un théâtre mais de dimensions plus modestes. Toutefois, certains avaient une taille imposante comme l’odéon d’Hérode Atticus à Athènes qui ressemble plus à un théâtre. L’odéon est à l’origine un édifice grec. Les premiers odéons étaient à ciel ouvert. On dit que l’odéon que fit bâtir Périclès fut couvert par les mâts et les vergues conquis sur la flotte perse. L’habitude fut sans doute prise de couvrir l’édifice d’un toit de bois ou de pierre ce qui en améliorait l’acoustique et protégeait les spectateurs du soleil ou de la pluie. L’odéon est parfois appelé théâtre d’hiver. Certains sont très décorés. L’odéon de Pompéi, par exemple, fut édifié dans la première moitié du 1er siècle avant Jésus-Christ. La proedria est la partie de l’ima cavea où les gradins sont plus larges et destinés à accueillir les notables. Un muret sépare la proedria du reste de la cavea. Chaque extrémité est ornée d’un pied de griffon. Plus haut dans la cavea, des télamons soutiennent des podiums aujourd’hui vides. Un télamon est une sculpture équivalent masculin de la caryatide. L’odéon était affecté à la musique, aux déclamations de poèmes et aux chants. Le mot même d’odéon dérive du mot grec ôdè qui signifie « chant » et duquel dérive le mot ode. Les poètes se rendaient à l’odéon pour tester leurs dernières œuvres sur le public. Cela dit, ces activités culturelles avaient moins la faveur des Romains que les jeux du cirque. Le stadeÀ l’origine, les exercices sportifs étaient, dans la Grèce antique, liés à l’entraînement militaire. Plus tard, les Grecs développèrent le goût de la compétition et pratiquèrent le sport en l’honneur des divinités. Il n’est pas d’exemple plus parlant que les jeux olympiques antiques qui étaient dédiés à Zeus olympien. La première olympiade consista en une simple course. Le stade d’Olympie est le stade le plus ancien et le plus prestigieux de toute l’histoire. C’est là qu’en 776 avant Jésus-Christ eurent lieux les premiers jeux olympiques qui servirent dès lors de comput aux Grecs. Le stade fut remanié à plusieurs reprises. Les archéologues ont recensé au moins trois transformations. Le stade, dans son dernier état mesure 212 mètres de longueur mais la distance à parcourir entre la ligne de départ (aphesis) et celle d’arrivée (terma) est de 192,27. Cette distance correspond à 600 fois la longueur du pied d’Hercule. Les Romains, qui s’approprièrent la culture grecque, ne firent jamais grand cas de l’athlétisme. Cela pourrait être lié à la nudité des athlètes grecs qui aurait choqué les Romains. Si les Romains développèrent un intérêt pour le sport, ce fut essentiellement pour les jeux du cirque. L’athlétisme n’avait pas la faveur des foules. Il n’était pas pratiqué pour des raisons militaires ou religieuses mais pour des raisons d’hygiène. C’est pourquoi la plupart des infrastructures sportives (palestre par exemple), trouvaient leur place dans les thermes et les exercices sportifs étaient un préambule aux bains. Rares sont les stades dans le monde romain, la plupart résultant d’une construction grecque remaniée par les Romains. L’État a bien tenté de rallier les citoyens à la pratique du sport individuel. L’empereur Auguste avait fondé les Collegia Juventum dans lesquels les jeunes se livraient à la lutte, à la course, au saut, au lancer du disque. Plus tard, l’empereur Domitien fit construire à Rome un grand stade sur le champ de Mars. Sa forme était sensiblement la même que celle d'un cirque mais dépourvu de spina (l’aiguille centrale). S’il ne reste que quelques substructures de cet édifice sous les bâtiments qui furent construits sur les gradins, on peut encore visualiser la piste formée par la piazza Navona. La palestreLe dernier des édifices qui sera évoqué sera la palestre. Elle servait à la fois aux exercices sportifs mais aussi à l’enseignement et même à la promenade. Souvent, les palestres étaient intégrées aux établissements de bains où les exercices sportifs étaient un préambule au bain. Mais Pompéi possède une palestre indépendante. La grande palestre fut construite au début du règne d’Auguste qui désirait inculquer à la jeunesse romaine les anciennes valeurs d’effort et prônait le culte du corps et des exercices physiques sportifs et militaires. Elle mesure 140 m sur 110 m. Elle se compose d’un grand quadrilatère bordé d’un péristyle sur trois côtés. Elle est percée de dix portes. Elle est équipée en son centre d’une piscine de 35 m sur 22 m dont la vidange permettait de nettoyer les latrines publiques situées au sud-est de la palestre. Les baigneurs étaient protégés de l’ardeur du soleil par deux rangées de platanes. C’est ce que les archéologues ont déterminé en découvrant les cavités laissées par les souches retrouvées lors des fouilles. Herculanum possède également sa palestre. Il s’agit d’un vaste espace rectangulaire de 80 m de longueur. Elle est bordée sur trois côtés d’une colonnade corinthienne alors que le quatrième est fermé par un cryptoportique soutenant une plate-forme pour les spectateurs. Au centre de la palestre, une piscine en forme de croix de 35 mètres de longueur était alimentée par une fontaine en bronze représentant un arbre autour duquel serpentait l’hydre. L’eau jaillissait des cinq têtes de l’hydre. Il est néanmoins difficile de se faire une idée d’ensemble de l’édifice puisqu’une partie reste enfouie sous la lave dans laquelle un couloir a été percé jusqu’à la fontaine. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 13:41 | |
| Vie publique: Les infrastructures urbaines Les techniques de construction Les Romains de l'Antiquité furent de grands bâtisseurs. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à admirer les grandioses vestiges de leur capitale, Rome, ou flâner dans les ruines de villes plus petites comme Pompéi, Ostie ou d'autres cités de l'empire. Les Romains utilisaient la pierre, la brique cuite ou crue, le mortier, le béton. Ils pouvaient utiliser seuls ou en association ces différents matériaux. L'archéologie a permis de définir un certain nombre d'appareils utilisés. L'appareil est la méthode mise en oeuvre pour édifier la maçonnerie. Appareils en pierreLes pierres pouvaient être taillées en bloc de plus ou moins grande taille, de forme carrée ou rectangulaire. Opus quadratumIl s'agit d'une technique où les blocs de pierre taillées en parallélépipèdes sont disposées en assises horizontales superposées. Les pierres sont généralement assemblées sans mortier. Du plâtre pouvait parfois être utilisé pour les joints. Lorsque les pierres sont toutes de taille identique, on parle d'opus quadratum isodome. C'est, par exemple, la technique utilisée pour les fortifications. Opus VittatumLes pierres taillées en blocs de plus petite taille sont également alignées en assises horizontales superposées. Les assises peuvent être de taille identique ou différentes. L'opus vittatum tire son nom de l'aspect " en bandes " qu'il présente. Opus reticulatumLes pierres sont taillées en forme de pyramides tronquées et enfoncées dans un mortier. La face carrée est disposée sur un angle à 45° par rapport à l'horizontalité. Cela forme un motif de filet d'où le nom d'opus reticulatum. Dans certains cas, les pierres sont de couleur différentes. On utilise parfois l'expression opus quasi reticulatum lorsque la disposition des moellons ne forme pas des lignes bien horizontales. L'usage de cette technique s'affine au 1er siècle A. C. et se poursuit jusqu'à la fin de la dynastie julio-claudienne mais elle fut ponctuellement utilisée bien plus tard. Opus incertumOn appelle appareil incertain cette technique dans laquelle on utilise des pierres ou des moellons non travaillés et de taille et de forme irrégulières où l'on ne distingue aucune assise particulière. Appareils en briqueLes briques pouvaient être cuite ou crues. Les briques cuites pouvaient prendre toutes sortes de formes en fonction de l'usage auxquel elles étaient destinées. Opus testaceumLes briques, cuites, sont disposées en assises horizontales. A Rome, le mont Testaccio (mons testaceus), est une colline artificielle formé par le remblai des tessons d'amphores en terre cuite brisées de l'Antiquité. C'était la décharge du port fluvial jusqu'au IIIème siècle. Opus latericiumPour cet appareil, les Romains utilisaient des briques crues. Appareils hétérogènesOpus mixtum à panneauxCet appareil est fait de pierres et de briques. Les pierres ou les moellons forment des panneaux carrés ou rectangulaires et sont encadrés par des assises horizontales de briques cuites. Opus mixtum à bandesCet appareil fait alterner une ou plusieurs rangées de pierres avec une ou plusieurs rangées de briques cuites. On le nomme également Opus listatum ou Opus vittatum mixtum. L'opus mixtatum voit le jour vers la fin de la République et son usage se développe sous l'Empire. Autres appareilsOpus spicatumÉgalement appelée appareil en épis, en arêtes de poisson ou en feuille de fougère, cette technique consiste à disposer des briques en oblique par rapport à l'assise horizontale. La brique suivante est placée en oblique inverse et l'ensemble forme des " vagues ". Les Romains utilisaient également la pierre pour l'opus spicatum. Son dérive du latin spica : épi. Opus caementiciumCette technique consiste à mélanger fragments de pierres ou éléments de terre cuite avec un mortier. L'opus caementicium était utilisé pour élever des murs sur lesquels étaient éventuellement plaqués des éléments de parement. Le mélange était coulé dans un coffrage de bois. Cette technique de construction tire son nom des agrégats (caementa) mélangés au mortier. Il permettait notamment de monter les voûtes. Opus sectileCette technique consiste à assembler des morceaux de marbre, d'autres pierre voire de verre découpés afin de former des figures géométriques ou figuratives. Elle fut utilisée à la fin de l'Empire. Elle tire son nom du fait que les éléments étaient découpés (sectile). |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 13:44 | |
| Vie privée La vie publique est la vie sociale où l’homme est en phase avec la collectivité. L’homme est un être grégaire qui ressent le besoin d’appartenir à un groupe. Mais de temps à autre, il ressent la nécessité de se retrouver seul, voire de se réfugier dans un endroit où il se sent en sécurité. C’est la vie privée. Depuis l’aube de l’humanité, l’homme a cherché à s’abriter des dangers ou des intempéries. Les premiers de nos ancêtres ont cherché à s’abriter dans des grottes ou sous des abris faits de branches et de feuillage. C’était d’abord un besoin primaire, physique, qui présidait à la recherche de cet abri. Puis, les groupes humains se multipliant, des règles sociales s’instaurent. Lorsque ces règles deviennent pesantes même si elles sont nécessaires, l’homme peut s’affranchir de certaines d’entre elles dans le cadre de la vie privée alors qu’il ne pourrait pas le faire dans la vie publique. Si l’habitat des vivants répondait à un impératif physique, la protection des morts est plus du domaine de l’affectif. Plus tard, les morts seront ensevelis pour des raisons spirituelles puis religieuses alors qu’initialement, il s’agissait d’empêcher les bêtes sauvages de les dévorer. De simples pierres qui protégeaient le corps, on verra ensuite de développer une véritable architecture funéraire. Nous n'allons pas nous intéresser à tous les aspects de la vie privée des Romains. Nous nous limiterons au cadre de la vie privée, c'est-à-dire son habitat. Dans ce cadre nous subdiviserons cette partie en deux sous-parties : le monde des vivants et le monde des morts. - L'habitat des vivants - L'habitat des morts |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 13:48 | |
| Vie privée: L'habitat des vivants Aux origines de Rome, les habitants de ce qui deviendrait cet immense empire habitaient dans de simple huttes de bois circulaires dont les archéologues ont retrouvé des représentations sous forme d’urnes funéraires en terre cuite au cours de leurs fouilles. Ces huttes, sans fenêtres n’étaient percées que d’une seule porte. Le toit était constitué de branchage ou de chaume. Les romains conservèrent longtemps le souvenir de ces primitives demeures que l’on retrouva dans la forme du temple de Vesta, déesse du foyer. Ce mot désigne en effet le feu autour duquel le clan ou la famille se réunissait. Le vocable foyer a fini par désigner le lieu de résidence. Plus tard, la maison, ou domus, , inspirée par les Etrusques consistait en un atrium, une cour centrale autour de laquelle s’ordonnaient un certain nombre de pièces. Puis, la culture grecque passionna les Romains qui, champions de l’assimilation, firent évoluer la domus en y ajoutant un jardin qui était séparé de l’atrium par une pièce nommée tablinum. La domus est une maison de ville. Elle est l’apanage des citoyens d’un certain niveau social. Ceux qui n’avaient pas les moyens de vivre dans une domus, les plus nombreux, habitaient dans une insula, c’est-à-dire un immeuble de rapport divisé en appartement. A l’extérieur des murs de la ville, c’est-à-dire à la campagne, les riches citoyens vivaient dans des villae. Il existaient deux types de villa : la villa urbana qui reprend les structures de la domus et la villa rustica lorsqu’elle était au centre d’une exploitation agricole. Nous allons nous intéresser essentiellement à la domus et à l’insula. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 14:00 | |
| Vie privée: L'habitat des vivants La maison romaine ou domus La maison familiale traditionnelleLa maison romaine traditionnelle (villa en latin), telle qu'on la trouve à Pompéi, s'organise autour d'une pièce centrale appelée atrium, sur laquelle donnent toutes les pièces d'habitation. Parmi ces pièces, des cubicula, chambres à coucher ; un triclinium, salle à manger ; un tablinum, bureau où le maître de maison recevait ses clients et donnait ses ordres, ouvrant sur un jardin simple ou avec bassin et colonnes formant un péristyle, dans le style grec. Atrium : la pièce centraleLa pièce centrale autour de laquelle s'organisait toute la vie familiale comportait en son centre un petit bassin (impluvium) qui recevait les eaux de pluie d'une ouverture en forme d'entonnoir (compluvium) aménagée dans la toiture. Ce bassin comportait un trop-plein qui dirigeait la réserve d'eau ainsi constituée vers une citerne creusée en sous-sol. Des colonnes soutenaient cette ouverture, qui laissait passer tout à la fois la lumière du ciel et les fumées des braséros, bassins de bronze posés sur un trépied et contenant des braises, unique source de chauffage de la maison. Les fenêtres étaient pratiquement inexistantes, peu utiles à une époque où les vitres n'étaient pas encore inventées. Le verre transparent n'apparaît qu'au Ier siècle après J.-C., pour la fabrication de récipients. Cubiculum : chambre à coucherChaque membre de la famille disposait d'une chambre de petites dimensions, comportant un lit à cadre de bois et sommier en lanières de cuir entrecroisées, matelas et literie. Pas d'armoire, mais un coffre où chacun pouvait ranger ses vêtements Triclinium : salle à manger Selon son sens même, le triclinium est une salle à manger à trois banquettes. Les Romains des classes aisées prenaient en effet leur repas principal (cena) en position semi-couchée, accoudés sur des coussins, devant une table centrale. Les Romains des classes inférieures, les gens du peuple, ainsi que le personnel (esclaves), prenaient leur repas normalement assis et sans cérémonie. Tablinum : bureauCette pièce ouverte à la fois sur l'atrium et sur le jardin conservait les archives et des souvenirs de famille : objets, portraits d'ancêtres, statuettes rassemblés autour d'un autel domestique appelé lararium, le laraire. La pièce était luxueusement meublée, de manière à impressionner les visiteurs : clients, gens avec qui le maître de maison était en affaires. C'est là aussi qu'il travaillait, écrivait et donnait ses ordres. Maison à jardinet et maison à péristyleLa maison romaine républicaine est simple : elle comporte souvent un jardinet en arrière des bâtiments. Dès le iie siècle av. J.-C. apparaît la maison avec péristyle. Les moyens financiers permis par la conquête de la Grèce et de l'Asie mineure répandent la mode des luxueux jardins à portiques supportés par des colonnes, avec des bassins et des statues, dans le style grec. Ces maisons à péristyle nous sont bien connues par les fouilles réalisées à Pompéi. Confort, aménagements, décorationL'eau courante, les salles de bains et installations thermales individuelles étaient réservées à quelques riches maisons. Sinon, on allait chercher l'eau aux nombreuses fontaines publiques, et on procédait à sa toilette dans sa chambre, au moyen d'une bassine. Plus tard, on se rend de plus en plus souvent dans les thermes monumentaux aménagés dans toutes les villes de l'Empire romain. Des toilettes publiques (latrinæ, latrines) avec circulation d'eau étaient implantées en grand nombre dans les quartiers centraux des villes. Le monde romain n'utilisait pas d'autre chauffage que celui des braséros, en l'absence générale de cheminées. Les systèmes de chauffage par le sol (hypocauste) étaient réservés aux thermes publics ou privés, ou aux maisons luxueuses des régions à hivers rigoureux. Les murs étaient le plus souvent peints en ocre et en rouge foncé, parfois avec des insertions de tableaux réalisés à la fresque, comme on peut encore en voir à Pompéi et dans d'autres sites du monde romain. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 14:06 | |
| Vie privée: L'habitat des vivants L'insula Entre le IIème siècle avant notre ère et le règne de l'empereur Auguste, la population à Rome passe de 400.000 à plus d'un million d'âmes. En ville, tout le monde n'avait pas les moyens pécuniaires d'habiter dans une domus. Les pauvres et les moins fortunés demeurent donc dans des immeubles de rapport nommés insulae que l'on pourrait comparer à nos immeubles modernes. Dans les campagnes, les propriétaires terriens habitent dans une villa alors que les plus pauvres des ouvriers agricoles logent dans de simples huttes et les esclaves passent la nuit dans les ergastules, sortes de casernes où couchaient les esclaves agricoles. Ces insulae s'élèvent sur quatre voire cinq étages. Nul doute que si les pouvoirs publics n'avaient pas limité leur hauteur, les Romains auraient créé des gratte-ciels avant l'heure. Ainsi l'empereur Trajan limita-t-il la hauteur de ces insulae à dix-huit mètres. Ce qui était déjà très important du fait que les constructeurs n'était pas forcément d'une moralité à toute épreuve concernant la qualité des matériaux et qu'il n'était pas rare de déplorer l'effondrement de bâtiments. Les matériaux utilisés étaient du torchis ou de la brique dans un châssis de bois.Avant lui, Néron, suite au grand incendie de Rome, fit reconstruire de nombreux quartiers. Il imposa d'utiliser le ciment pour la construction des insulae et en limita déjà la hauteur. Toutefois, ces obligations urbanistiques furent oubliées dès son règne passé. Les insulae étaient construites très près les unes des autres, et vu la hauteur des étages, cela créait un tissu urbain fait d'étroites ruelles sombres où les incendies se propageaient rapidement.On rencontrait trois grands types d'insulae. La plus courante était l'insula dont le rez-de-chaussée était occupée par des boutiques (tabernae) comme pouvaient l'être certaines domus. Parfois le rez-de-chaussée était également affecté à des habitations mais la superficie de ces logements étaient souvent plus vaste que les cenaculae des étages. Enfin, le rez-de-chaussée de certaines insulae était agrémenté d'un portique qui permettait d'ombrager la circulation des passants et d'installer au-dessus des terrasses. Les étages supérieurs étaient desservis par des escaliers ou des échelles que les propriétaires enlevaient lorsque les locataires ne payaient pas leur loyer. Une insula pouvait être gérée par un employé ou un esclave du propriétaire qui encaissait les loyers. Mais l'immeuble pouvait également être loué dans sa totalité à un locataire unique, le coenacularius qui, ensuite, sous-louait les différentes pièces d'habitation pour son propre compte.Les conditions de vie dans une insula était sommaires. Une famille entière s'entassait souvent dans une seule pièce peu meublée. Les Romains passaient donc aussi peu de temps que possible dans leur logement puisqu'ils étaient de toutes façons obligés de sortir pour se procurer de l'eau à la fontaine du quartier, à manger dans un des nombreux thermopolia ou encore se laver aux thermes.À la fin de l'empire romain d'occident, on comptait à Rome environ 46.000 insulae. Étymologiquement, le sens du vocable insula a évolué au cours du temps. A l'origine, le mot désigne un île entourée d'eau. Puis le mot désigne un îlot au sens d'une parcelle délimitée par des rues à l'image d'une île entourée par de l'eau. Enfin, insula prendra le sens d'immeuble à habitations multiples, l'espace laissant son nom à la structure bâtie. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 14:16 | |
| Vie privée: L'habitat des morts La civilisation romaine était fondée, en tous cas pour les plus fortunés, sur les loisirs, le luxe, la volupté, etc. Nul doute que les Romains n'étaient pas enthousiastes à l'idée de quitter ce monde. Nous allons donc voir de quelle manière ils envisageaient l'au-delà, quels étaient les rites qu'ils accomplissaient lorsque l'un d'eux disparaissait et quelles étaient les solutions adoptées pour la dernière demeure du défunt. Les croyances des Romains relatives à la mortLes mânes sont les âmes qui ont été séparées du corps physique par la mort. Elles se divisent en deux catégories. Les âmes qui furent vertueuses sont les lares et les âmes qui furent vicieuses sont les lémures ou larves. Au quotidien, les Romains, à travers le pater familias, le chef de famille, rendaient, entre autres, un culte aux mânes, représentant les esprits des ancêtres de la famille et qui sont souvent matérialisés par des masques. Dans les domus, un autel appelé laraire est destiné à ce culte. laraire: C’est dans l’atrium qu’est souvent placé le laraire (lararium). C’est un petit autel où l’on vénère les Lares, divinités protectrices de la maison. Les âmes des ancêtres vivent dans le monde des morts. C'est un lieu nommé les Enfers. Il ne faut pas prendre ce nom dans son acception chrétienne puisque tous les morts allaient aux Enfers. Les Enfers comprenaient plusieurs régions différenciées : L'Érèbe où les morts expiaient temporairement leurs fautes, la plaine des asphodèles dans laquelle séjournaient la plus grande partie des défunts, les Champs-Élysées, séjour des âmes vertueuses et le Tartare où les âmes ayant un lourd passé dans le monde des vivants subissaient leur punition. Les Enfers étaient arrosés par cinq fleuves : le Styx, le Phlégéthon, l'Achéron, le Cocyte et le Léthé. Pour pénétrer dans les Enfers, Charon, le nocher des Enfers, faisait passer le fleuve Styx ou le fleuve Achéron aux défunts qui devaient en échange lui donner une obole, d'où l'usage de glisser une pièce (obole) dans la bouche du mort. Ceux qui ne pouvaient le payer restaient à errer le long de la rive, coincés entre le monde des vivants et le monde des morts. Charon empêchait également les morts de quitter les Enfers et de regagner le monde des vivants. Après un très long séjour dans les Enfers, les morts étaient invités à boire l'eau du Léthé, fleuve de l'oubli, afin d'effacer de leur mémoire le souvenir leur existence passée ainsi que leur séjour dans les Enfers afin de pouvoir renaître dans le monde des vivants. Les Enfers étaient le royaume du dieu Pluton qui régnait sur le monde souterrain avec sa parèdre la déesse Proserpine qui avait l'habitude de le quitter six mois par ans. Mais Pluton n'était pas la mort elle-même qui était personnifiée, chez les Romains, par Orcus, équivalent du Thanatos grec. Autres divinités du panthéon romain, les Parques présidaient à la destinée des humains. Au nombre de trois, elles avaient pour nom (Nona, Decima et Morta). Elles sont l'équivalent latin des Moires grecques (Clotho, Lachésis et Atropos). Elles étaient représentées sous les traits de fileuses, le fil symbolisant bien entendu, la vie et la destinée de chaque être humain. Nona, représentant la Naissance, fabrique le fil de la vie. Decima, le disposait sur le fuseau et le filait. Elle déroule le fil de la vie. La dernière et la plus redoutée était Morta qui coupait le fil de la vie. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains Sam 18 Fév - 14:18 | |
| Vie privée: L'habitat des morts Les rites funéraires des Romains La crémation était une des pratiques funéraires des Romains avec l'inhumation. Les Libitinarii étaient des prêtres attachés au temple de Libitina, déesse romaine des Funérailles. Ils étaient les ordonnateurs des pompes funèbres et assuraient, contre rétribution, l'intégralité des prestations funéraires. Le corps du défunt était exposé sur un lit funéraire entouré de fleurs odorantes. Une pièce, l'obole, était placée dans la bouche du mort. Elle devait servir à payer Charon, le nocher qui faisait passer les fleuves des Enfers séparant la rive des vivants du séjour des morts. Sans cette obole, le défunt ne pouvait rejoindre le monde des ombres et risquait d'errer le long de la rive sans trouver le repos. Le corps du défunt était allongé au sommet du bûcher, élevé sur un ustrinum, une terre publique sanctifiée par les prêtres et destinée à la crémation ou un bustum, lieu privé situé dans l'enceinte funéraire et où se déroule la crémation. Le bûcher était embrasé et pendant la combustion du corps, une oraison funèbre à la mémoire du défunt était prononcée. À l'issue de la crémation, un membre de la famille répandait du vin sur les cendres du bûcher et lavait les os non brûlés qui étaient rassemblés dans l'urne cinéraire. Cette urne était ensuite entreposée dans la sépulture familiale pour les plus riches ou dans des sépultures collectives gérées par des collegia pour d'autres. La période des funérailles durait neuf jours au cours desquels avaient lieu des banquets funèbres. Parfois les funérailles se terminaient par des jeux funèbres qui sont un simulacre d'anciennes coutumes. Au cours de luttes, on se disputait la succession du défunt. C'est dans les jeux funèbres que les jeux du cirque trouvent leur origine. Les Romains pratiquaient également l'inhumation. Les corps étaient alors déposés dans des sarcophages pour les classes les plus aisées, dans des cercueils en bois voire en pleine terre pour les moins fortunés. Le corps était la plupart du temps allongé sur le dos et les mains ramenées sur le corps. Un dépôt d'objets était constitué pour les besoins du défunt lors de son voyage dans l'au-delà. Il semble que la crémation fut le rite le plus pratiqué jusqu'à la fin du IIème siècle de notre ère. Plus tard, l'inhumation s'imposa de nouveau notamment avec le christianisme. On vit alors fleurir un nouveau type de sépulture : les catacombes. |
| Invité | | | Sujet: Re: La vie quotidienne des Romains | |
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